Communiqué d'Amnesty International le 15.06.2020
Après les annonces du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lundi dernier, nous avons salué le début d’une prise de conscience des autorités françaises sur les pratiques discriminatoires, les violences et l’impunité qui minent de l’intérieur l’institution policière depuis de nombreuses années.
Certaines mesures annoncées, comme l’interdiction de la clé d’étranglement ou la réforme de l’IGPN pour lui donner plus d’indépendance, nous ont semblé aller dans la bonne direction. Néanmoins, nous demandons des mesures plus ambitieuses pour répondre à l’enjeu majeur qu’est le respect des droits humains par les forces de l’ordre en France, en toutes circonstances.
Afin d’apporter une réponse structurelle aux discriminations et aux violences policières, de les prévenir et de les sanctionner, trois chantiers doivent être ouverts dans les meilleurs délais.
En finir avec l’usage disproportionné et illégal de la force
Nous demandons instamment aux autorités une révision profonde de la doctrine du maintien de l’ordre. De nouvelles approches, basées sur le dialogue et la désescalade , doivent être adoptées afin de mieux respecter les droits humains. L'usage de la force ne peut être que le dernier recours. Nous demandons aussi la suspension de la technique dite du plaquage ventral, et des armes, comme le lanceur de balle de défense (LBD-40) et l’interdiction des grenades de désencerclement.